Dakaractu : Votre dernier album « Nobel » fait un tabac impressionnant. Comment expliquez-vous ce succès ?
Idrissa Diop : Je l’explique par rapport à la qualité d’abord. J’ai trouvé un terrain au Sénégal où à peu prés tous les musiciens font la même chose. Ce qu’ils appellent le Mbalax. Je me suis interrogé et me suis demandé comment me démarquer et proposer aux Sénégalais tout ce que j’ai acquis à travers les diverses collaborations et les hommes de culture que j’ai eu à rencontrer à travers le monde. Je suis venu et me suis mis à observer le paysage culturel et musical sénégalais, et me suis résolu à faire des choses complètement décalées. Je suis rentré en studio, et me suis mis à travailler pendant deux ans et demi sur ce projet musical, ici au Sénégal, au studio Sankara de Didier Awadi, je me suis enfermé, j’ai réfléchi, pris le temps et j’ai décidé de croire en ce que je crois, de proposer aux Sénégalais quelque chose qu’ils n’avaient pas encore vu, en espérant qu’ils l’accepteraient. On a travaillé sur ce projet, on a fait des clips des chansons composées, les avons balancés aux télévisions, le premier clip était celui de « Ni ma Yalla def », ça a commencé à marcher, à accrocher les gens et je suis revenu une deuxième fois avec « Nobel ». Et là ça a cartonné.
Quelle est l’histoire de Nobel ?
Nobel, c’est un rêve en fait. Je me suis rendu compte que les femmes d’avant, nos sœurs, nos mères, aimaient différemment, elles aimaient en juxtaposant l’amour et l’amitié. Parce que l’amour ne peut être dissocié de l’amitié, pour qu’il y ait amour, il faut respect et amitié, il faut de la complicité. A l’époque, il y avait cela. Mon grand-père et ma grand-mère se sont tellement aimés et si longtemps qu’ils ont fini par se ressembler physiquement l’un et l’autre. Cette chose n’existe plus lorsque je suis rentré au Sénégal, et que j’observais les couples, j’avais l’impression que les femmes étaient trop pressées d’aimer, alors que aimer, ça prend du temps, il faut donner beaucoup de temps. Quand tu avais le béguin pour une fille, de mon temps, il fallait beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, pour la séduire. Cette patience là, de cultiver l’amour, n’existe plus chez les femmes d’aujourd’hui. Elles aiment peut-être autant, mais différemment. Donc, un jour j’ai fait un rêve, où je rêvais que Nobel et complicité devaient aller ensemble, où je me demandais comment faire naître, avec la femme que tu as choisie, de l’amitié, de la complicité, pour faire éclore l’amour. Je dis : « Nobel bi gueun, moy nobel bou andak thiofel ». Je me suis réveillé et ai pris mon dictaphone qui est toujours avec moi, j’ai enregistré la mélodie, à 3 ou 4 heures du matin sur le dictaphone. Et c’est parti.
Qu’avez-vous fait comme spectacle promotionnel depuis la sortie de Nobel ?
J’ai eu une grande complicité avec Cheikh Tidiane Mbaye, le DG de la Sonatel, et avec Mme Coulibaly, la directrice de la Fondation Sonatel. Quand j’ai un projet, j’en parle avec les gens, et il se trouve que j’ai regardé ce que faisait la Fondation Sonatel dans le social. C’était bien mais peu visible, et j’avais envie que les Sénégalais sachent ce que faisait la Fondation Sonatel comme actions. Je lui ai proposé de parcourir les 14 régions du Sénégal pour rendre visibles leurs actions, avec une caravane couplée avec les images de MMM’S Productions et sa « page d’histoire », de Cheikh Tidiane Ndiaye. Il se trouve qu’ils avaient envie de donner à chaque région des ambulances médicalisées et des fournitures pour les écoles. Cela a été un succès monstrueux. Les gens chantaient Nobel à tue-tête avec moi. J’avais sorti le clip juste avant et je me suis rendu compte que Dakar n’était pas le Sénégal, que c’étaient 14 régions. Ce voyage m’a beaucoup marqué, ce fut un véritable cadeau du ciel.
Vous êtes rentré après 35 ans d’absence, il y a toute une génération qui ne vous connaît pas. Quels ont été vos premiers pas dans la musique ?
A l’époque, j’étais jeune et un peu fou, faisant des choses interdites, mais il fallait que jeunesse se fasse. Et, dans les années 60-70, on a été le premier groupe à électrifier notre musique au Sénégal, avec Le Sahel, avec des guitares, des sabars… Ce groupe avait été monté par feu Ndiouga Kébé qui était propriétaire du supermarché SAHM. Un jour, je l’ai rencontré et lui ai dit que je souhaitais écrire une chanson sur Cheikh Ahmadou Bamba. Le sachant fervent mouride, il m’a dit : « si tu fais cela, je te couvrirai d’argent. » Il m’a recommandé à un vieux, Gorgui Sané, qui m’a rempli de connaissances sur le Cheikh, que je ne connaissais pas. En trois mois, j’ai beaucoup appris. J’ai composé « Touba Touba ». C’était la première chanson sur Serigne Touba, et on a été les premiers à passer à la télé, chez Maguette Wade, dans l’émission Télé Variétés. C’était un moment très important de ma vie.
En 1975, vous quittez le Sénégal. Pourquoi ?
On avait un groupe solide et cosmopolite, des musiciens de talent : Cheikh Tidiane Tall, Willy Sakho, Pape Djiby Ba, Seydina Wade, Mbaye Fall, René Cabral et tant d’autres. Un jour, on se réveille après avoir joué toute la nuit, à 7 heures du matin, et on nous dit que Mbaye Fall a été assassiné. Notre frère, notre ami. On l’assassine. Pour une futilité, dans la plus totale indifférence, et ça a tout chamboulé dans nos vies, ça nous a bouleversés. Je suis donc parti à Paris, et à part Abdou Mboup qui jouait avec Xalam, je ne connaissais personne dans cette ville. J’arrive à Belleville dans le froid, et j’avais tous mes instruments. J’étais devant le métro Belleville et il y a un Camerounais qui m’a dit de venir dans le métro me réchauffer. J’ai dormi là et j’ai retrouvé Abdou Mboup, qui m’a fait rencontrer des musiciens comme Eddy Louis, Higelin, Paco Sery et d’autres. Ils m’ont fait connaître des fans et j’ai alors collaboré avec plein d’artistes africains qui m’ont apporté plein de choses, autant que je leur ai apporté.
Quelle est votre histoire avec Youssou Ndour ?
Avec Youssou, il y a un mot qui me vient à l’esprit, c’est le mot « fierté ». Je suis très fier de ce garçon que j’ai vu démarrer, j’ai essayé de l’épauler comme un frère, c’est normal, j’ai pas de mérite à le voir planétairement connu. Je le rencontre dans certains festivals, on a des amis en commun comme Peter Gabriel, Sting, qui me parlent de lui. Je me rendais pas compte que je l’aidais en l’encourageant, parce qu’il était ami avec mon frère. Il n’a pas oublié ses anciens amis et que pour cela Dieu le protège.
Quels sont les moments les plus forts de votre carrière, en dehors du Sénégal ?
C’est quand je suis arrivé à Paris et que je jouais au Driaire et que les gens m’ont trouvé un peu de talent. Que les gens sont venus me voir jouer par curiosité. Cela m’a beaucoup marqué.
A quel moment votre carrière décolle vraiment ?
C’est quand j’ai enregistré YAKAAR. Personne n’en voulait et cette chanson est tombée dans l’oreille de Carlos Santana qui a dit : « Qui est cette personne-là ? » C’était il y a 14 ans. Il me fait rechercher, j’étais à Marrakech avec mon groupe, et il en avait fait son disque de chevet. Il le jouait dans ses tournées sans que je sois au courant. Je rentre à Paris et on m’apprend que Santana me cherchait partout. Il est à San Francisco, a laissé son numéro et attendait que je l’appelle. Le lendemain j’appelle, je tombe sur son agent qui me dit, heureux, de rappeler le lendemain. Ce que je fais. Alors je tombe sur Carlos lui-même, qui me dit de rappliquer tout de suite à San Francisco pour lui écrire des chansons. Dix jours après, j’étais à San Francisco en train d’écrire des chansons pour Carlos Santana. Je ne rêvais pas. On a fait des tournées ensemble, je lui ai écrit pas mal de chansons, qu’il joue en concert, comme « Historia ». On a fait le tour du monde ensemble.
C’est quoi ce style bien à vous, pantalon pattes d’Eph et casquette vissée sur la tête ?
Les années soixante, Marvin Gaye, style patte d’Eph’, casquette, chemise cintrée.
Et votre vie, c’est quoi ?
Ma vie est très secrète. Mes enfants sont ici, il y en a qui sont en Italie, mon fils c’est Nicolas qui travaille à Dakar dont je suis très fier, avec lequel j’ai des bons rapports père-fils. C’est un jeune que je n’ai pas vu grandir. Faut pas insister. Je suis son père, il faut que le laisse vivre. Il me donne le respect du père mais je vais pas lui bouffer sa vie. Je suis fier de son parcours mais on ne parle pas beaucoup. On est potes, quand il besoin de quelque chose, de conseils, bien sûr je suis là. Je veille sur lui parce que c’est mon fils.
Votre famille est où ?
Ma famille est ici, mon épouse est ici, mes enfants sont là, comme tout Sénégalais normal. Je remercie le Ciel de m’avoir donné cette chance-là, je suis en forme, je tiens la route à plus de 60 ans, je remercie Dieu tous les jours pour cela. Je n’ai pas la culture de « vieux ». Je suis diététique, j’ai 62 ans et je remercie Dieu, j’ai eu de la chance, ça aurait pu être pire. Je rentre dans une école, je ne peux plus en sortir. J’en suis heureux, que Nobel soit venu à cette heure.
Quels sont vos projets ?
Je vais faire le bal des partis, pour inviter tous les partis politiques à faire la paix en cette veillée d’armes électorale. Il y a un thème que j’aime à citer. « Tant qu’il y aura un mec pour chanter, on pourra espérer avoir la paix », dit-il.
Propos recueillis par Cheikh Yérim Seck
Idrissa Diop : Je l’explique par rapport à la qualité d’abord. J’ai trouvé un terrain au Sénégal où à peu prés tous les musiciens font la même chose. Ce qu’ils appellent le Mbalax. Je me suis interrogé et me suis demandé comment me démarquer et proposer aux Sénégalais tout ce que j’ai acquis à travers les diverses collaborations et les hommes de culture que j’ai eu à rencontrer à travers le monde. Je suis venu et me suis mis à observer le paysage culturel et musical sénégalais, et me suis résolu à faire des choses complètement décalées. Je suis rentré en studio, et me suis mis à travailler pendant deux ans et demi sur ce projet musical, ici au Sénégal, au studio Sankara de Didier Awadi, je me suis enfermé, j’ai réfléchi, pris le temps et j’ai décidé de croire en ce que je crois, de proposer aux Sénégalais quelque chose qu’ils n’avaient pas encore vu, en espérant qu’ils l’accepteraient. On a travaillé sur ce projet, on a fait des clips des chansons composées, les avons balancés aux télévisions, le premier clip était celui de « Ni ma Yalla def », ça a commencé à marcher, à accrocher les gens et je suis revenu une deuxième fois avec « Nobel ». Et là ça a cartonné.
Quelle est l’histoire de Nobel ?
Nobel, c’est un rêve en fait. Je me suis rendu compte que les femmes d’avant, nos sœurs, nos mères, aimaient différemment, elles aimaient en juxtaposant l’amour et l’amitié. Parce que l’amour ne peut être dissocié de l’amitié, pour qu’il y ait amour, il faut respect et amitié, il faut de la complicité. A l’époque, il y avait cela. Mon grand-père et ma grand-mère se sont tellement aimés et si longtemps qu’ils ont fini par se ressembler physiquement l’un et l’autre. Cette chose n’existe plus lorsque je suis rentré au Sénégal, et que j’observais les couples, j’avais l’impression que les femmes étaient trop pressées d’aimer, alors que aimer, ça prend du temps, il faut donner beaucoup de temps. Quand tu avais le béguin pour une fille, de mon temps, il fallait beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, pour la séduire. Cette patience là, de cultiver l’amour, n’existe plus chez les femmes d’aujourd’hui. Elles aiment peut-être autant, mais différemment. Donc, un jour j’ai fait un rêve, où je rêvais que Nobel et complicité devaient aller ensemble, où je me demandais comment faire naître, avec la femme que tu as choisie, de l’amitié, de la complicité, pour faire éclore l’amour. Je dis : « Nobel bi gueun, moy nobel bou andak thiofel ». Je me suis réveillé et ai pris mon dictaphone qui est toujours avec moi, j’ai enregistré la mélodie, à 3 ou 4 heures du matin sur le dictaphone. Et c’est parti.
Qu’avez-vous fait comme spectacle promotionnel depuis la sortie de Nobel ?
J’ai eu une grande complicité avec Cheikh Tidiane Mbaye, le DG de la Sonatel, et avec Mme Coulibaly, la directrice de la Fondation Sonatel. Quand j’ai un projet, j’en parle avec les gens, et il se trouve que j’ai regardé ce que faisait la Fondation Sonatel dans le social. C’était bien mais peu visible, et j’avais envie que les Sénégalais sachent ce que faisait la Fondation Sonatel comme actions. Je lui ai proposé de parcourir les 14 régions du Sénégal pour rendre visibles leurs actions, avec une caravane couplée avec les images de MMM’S Productions et sa « page d’histoire », de Cheikh Tidiane Ndiaye. Il se trouve qu’ils avaient envie de donner à chaque région des ambulances médicalisées et des fournitures pour les écoles. Cela a été un succès monstrueux. Les gens chantaient Nobel à tue-tête avec moi. J’avais sorti le clip juste avant et je me suis rendu compte que Dakar n’était pas le Sénégal, que c’étaient 14 régions. Ce voyage m’a beaucoup marqué, ce fut un véritable cadeau du ciel.
Vous êtes rentré après 35 ans d’absence, il y a toute une génération qui ne vous connaît pas. Quels ont été vos premiers pas dans la musique ?
A l’époque, j’étais jeune et un peu fou, faisant des choses interdites, mais il fallait que jeunesse se fasse. Et, dans les années 60-70, on a été le premier groupe à électrifier notre musique au Sénégal, avec Le Sahel, avec des guitares, des sabars… Ce groupe avait été monté par feu Ndiouga Kébé qui était propriétaire du supermarché SAHM. Un jour, je l’ai rencontré et lui ai dit que je souhaitais écrire une chanson sur Cheikh Ahmadou Bamba. Le sachant fervent mouride, il m’a dit : « si tu fais cela, je te couvrirai d’argent. » Il m’a recommandé à un vieux, Gorgui Sané, qui m’a rempli de connaissances sur le Cheikh, que je ne connaissais pas. En trois mois, j’ai beaucoup appris. J’ai composé « Touba Touba ». C’était la première chanson sur Serigne Touba, et on a été les premiers à passer à la télé, chez Maguette Wade, dans l’émission Télé Variétés. C’était un moment très important de ma vie.
En 1975, vous quittez le Sénégal. Pourquoi ?
On avait un groupe solide et cosmopolite, des musiciens de talent : Cheikh Tidiane Tall, Willy Sakho, Pape Djiby Ba, Seydina Wade, Mbaye Fall, René Cabral et tant d’autres. Un jour, on se réveille après avoir joué toute la nuit, à 7 heures du matin, et on nous dit que Mbaye Fall a été assassiné. Notre frère, notre ami. On l’assassine. Pour une futilité, dans la plus totale indifférence, et ça a tout chamboulé dans nos vies, ça nous a bouleversés. Je suis donc parti à Paris, et à part Abdou Mboup qui jouait avec Xalam, je ne connaissais personne dans cette ville. J’arrive à Belleville dans le froid, et j’avais tous mes instruments. J’étais devant le métro Belleville et il y a un Camerounais qui m’a dit de venir dans le métro me réchauffer. J’ai dormi là et j’ai retrouvé Abdou Mboup, qui m’a fait rencontrer des musiciens comme Eddy Louis, Higelin, Paco Sery et d’autres. Ils m’ont fait connaître des fans et j’ai alors collaboré avec plein d’artistes africains qui m’ont apporté plein de choses, autant que je leur ai apporté.
Quelle est votre histoire avec Youssou Ndour ?
Avec Youssou, il y a un mot qui me vient à l’esprit, c’est le mot « fierté ». Je suis très fier de ce garçon que j’ai vu démarrer, j’ai essayé de l’épauler comme un frère, c’est normal, j’ai pas de mérite à le voir planétairement connu. Je le rencontre dans certains festivals, on a des amis en commun comme Peter Gabriel, Sting, qui me parlent de lui. Je me rendais pas compte que je l’aidais en l’encourageant, parce qu’il était ami avec mon frère. Il n’a pas oublié ses anciens amis et que pour cela Dieu le protège.
Quels sont les moments les plus forts de votre carrière, en dehors du Sénégal ?
C’est quand je suis arrivé à Paris et que je jouais au Driaire et que les gens m’ont trouvé un peu de talent. Que les gens sont venus me voir jouer par curiosité. Cela m’a beaucoup marqué.
A quel moment votre carrière décolle vraiment ?
C’est quand j’ai enregistré YAKAAR. Personne n’en voulait et cette chanson est tombée dans l’oreille de Carlos Santana qui a dit : « Qui est cette personne-là ? » C’était il y a 14 ans. Il me fait rechercher, j’étais à Marrakech avec mon groupe, et il en avait fait son disque de chevet. Il le jouait dans ses tournées sans que je sois au courant. Je rentre à Paris et on m’apprend que Santana me cherchait partout. Il est à San Francisco, a laissé son numéro et attendait que je l’appelle. Le lendemain j’appelle, je tombe sur son agent qui me dit, heureux, de rappeler le lendemain. Ce que je fais. Alors je tombe sur Carlos lui-même, qui me dit de rappliquer tout de suite à San Francisco pour lui écrire des chansons. Dix jours après, j’étais à San Francisco en train d’écrire des chansons pour Carlos Santana. Je ne rêvais pas. On a fait des tournées ensemble, je lui ai écrit pas mal de chansons, qu’il joue en concert, comme « Historia ». On a fait le tour du monde ensemble.
C’est quoi ce style bien à vous, pantalon pattes d’Eph et casquette vissée sur la tête ?
Les années soixante, Marvin Gaye, style patte d’Eph’, casquette, chemise cintrée.
Et votre vie, c’est quoi ?
Ma vie est très secrète. Mes enfants sont ici, il y en a qui sont en Italie, mon fils c’est Nicolas qui travaille à Dakar dont je suis très fier, avec lequel j’ai des bons rapports père-fils. C’est un jeune que je n’ai pas vu grandir. Faut pas insister. Je suis son père, il faut que le laisse vivre. Il me donne le respect du père mais je vais pas lui bouffer sa vie. Je suis fier de son parcours mais on ne parle pas beaucoup. On est potes, quand il besoin de quelque chose, de conseils, bien sûr je suis là. Je veille sur lui parce que c’est mon fils.
Votre famille est où ?
Ma famille est ici, mon épouse est ici, mes enfants sont là, comme tout Sénégalais normal. Je remercie le Ciel de m’avoir donné cette chance-là, je suis en forme, je tiens la route à plus de 60 ans, je remercie Dieu tous les jours pour cela. Je n’ai pas la culture de « vieux ». Je suis diététique, j’ai 62 ans et je remercie Dieu, j’ai eu de la chance, ça aurait pu être pire. Je rentre dans une école, je ne peux plus en sortir. J’en suis heureux, que Nobel soit venu à cette heure.
Quels sont vos projets ?
Je vais faire le bal des partis, pour inviter tous les partis politiques à faire la paix en cette veillée d’armes électorale. Il y a un thème que j’aime à citer. « Tant qu’il y aura un mec pour chanter, on pourra espérer avoir la paix », dit-il.
Propos recueillis par Cheikh Yérim Seck